La CES comprend le « non » au néolibéralisme
Réuni à Bruxelles mardi et mercredi, le comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES) tire les leçons de la victoire du « non » en France comme aux Pays-Bas et revendique à louverture du sommet des chefs d
État et de gouvernement une « une action urgente afin de répondre concrètement aux revendications des travailleurs ». « Dix pays ont voté en faveur du traité constitutionnel européen mais la France et les Pays-Bas, deux États membres fondateurs de lUE, ont porté un coup sévère, non seulement au traité constitutionnel, mais aussi à la façon dont le projet européen actuel est géré, estiment les dirigeants syndicaux européens rassemblés au sein du comité exécutif de la CES. Ils ont voté "non" pour de nombreuses raisons, tant européennes que nationales, mais la crainte dun abaissement des normes sociales et dune politique néolibérale, de l
insécurité et de la précarité de lemploi, ainsi que dun taux de chômage élevé, a été un des éléments décisifs. » La CES ne se prononce pas sur le « futur du processus de ratification » renvoyant aux États membres la responsabilité de trancher rapidement cette question et invite le Conseil à « regagner la confiance des citoyens européens en intégrant la dimension sociale dans les politiques européennes (par exemple : la directive services, laménagement du temps de travail, services portuaires, politique
industrielle...) et en menant un exercice de consultation dans le cadre duquel tous les sujets qui préoccupent devraient être abordés de manière franche ». Dans une résolution complémentaire, la CES considère que « les derniers développements autour de la ratification de la constitution européenne ont une fois de plus souligné le rejet par les travailleurs et les citoyens européens des incantations libérales et de lapproche des employeurs qui se traduisent par des mesures douloureuses et impopulaires et par la régression sociale pour tous les travailleurs ».