Après le CPE

Après leur échec sur le CPE, Chirac, Villepin Sarkozy tentent de reprendre la main pour contrer leur dégringolade dans les sondages. Dès lors, puisque chacun en pâtit et que la partition libérale doit rester la même, sa tonalité doit changer au niveau des instruments utilisés par les uns et les autres.

Ainsi M. Chirac prendrait de la hauteur en communiquant sur des " grands projets " qui n’ont de grands que le nom, mais qui restent de toutes façons initiés et pilotés par de grands groupes industriels avides de mannes financières publiques. Villemin, brocardé sur son autoritarisme, chercherait le " consensus " sur une liaison université-emploi pour la formation des jeunes qui seront de toutes manières obligés de se plier aux exigences et aux besoins immédiats du patronat. Enfin Sarkozy, qui craint la défaite en 2007, ne prend plus aucun gant pour conforter ses troupes en ratissant sur les terres de l’extrême droite et ses thèmes de division des Français, de haine de l’immigré, de " karchérisation " des banlieues pour les débarrasser de la " racaille "... Un nouveau dispositif qui joue sur l’apparence trompeuse en même temps que sur la provocation systématique pour finalement une même politique.

Une politique qui continue à refuser de répondre aux besoins profonds de la jeunesse et des salariés, à leur aspiration à un autre avenir que celui de la précarité, du sous-emploi, de la sous qualification, des injustices sociales et humaines, de la succession de dénis de démocratie. Comme s’il ne s’était rien passé ces dernières semaines. Pensent-ils avec ce partage des tâches brouiller les consciences qui se sont réveillées ? Sans nul doute. Raison de plus pour que les adversaires du libéralisme sous toutes ses formes, avancent des propositions suffisamment claires pour une véritable alternative politique.