Chronologie d'une affaire trouble, l'affaire CLEARSTREAM

Publié le par Yves

Une manipulation politique greffée sur un scandale de blanchiment d’argent.

1970.

Création au Luxembourg de Clearstream, une « chambre de compensation ». C’est un organisme chargé d’éviter des transports matériels de titres et de valeurs échangés sur le marché international par les établissements financiers.

2001.

Dans son livre Révélations, le journaliste français Denis Robert accuse la société d’avoir couvert des opérations de blanchiment financier. Une enquête est ouverte au Luxembourg.

Une information judiciaire est ouverte dans l’affaire de la vente de frégates françaises à Taïwan. L’enquête est confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Dominique de Talancé.

2004.

En mai, les juges chargés de l’enquête sur les frégates de Taïwan reçoivent d’un « corbeau » deux lettres et un cédérom qui comportent des numéros de comptes ouverts chez Clearstream et évoquent des transferts occultes de millions de dollars. De nombreuses personnalités sont citées, dont Alain Gomez, ancien dirigeant de Thomson CSF, Andrew Wang, l’intermédiaire taïwanais du contrat des frégates, Philippe Delmas, vice-président d’Airbus, ou encore Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Économie.

En novembre, Nicolas Sarkozy reproche à Dominique de Villepin de dissimuler à la justice les conclusions d’une enquête de la DST qui l’innocenteraient.

2005.

En décembre, le juge van Ruymbeke démontre que les accusations du

corbeau relèvent d’une manipulation.

2006.

En janvier, Nicolas Sarkozy se constitue partie civile.

En mars et avril, série de perquisitions pour identifier le mystérieux corbeau.

13 avril. Perquisitions au ministère de la Défense dans les bureaux de Michèle Alliot-Marie.

26 avril. Michèle Alliot-Marie dément avoir couvert l’affaire Clearstream, comme l’affirme l’hebdomadaire l’Express.

28 avril. Dans le Monde, le général Philippe Rondot, ancien chargé de la coordination du renseignement du ministère de la Défense, affirme qu’en janvier 2004 Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, lui a demandé, sur « instructions » de Jacques Chirac, une enquête visant notamment Nicolas Sarkozy. Le premier ministre et Jacques Chirac démentent.

29 avril. Dominique de Villepin, dans un entretien au Figaro, déclare qu’il a confié au général Rondot « une mission de vérification de l’action de certains réseaux ou intermédiaires dans l’affaire de la vente des frégates de Taïwan » et qu’« il n’a jamais été question, à aucun moment, de s’intéresser à quelque personnalité politique que ce soit ».

Publié dans Décortiquer le texte

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M
bah on ne saura la verite que dans 10 ou 20 ans j en ai peur et c est ça la democratie????
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B
Bravo pour cette chronologie aussi brève qu'efficace.
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